Ce qu’on dit quand on va en vacances en France

Je suis partie en vacances. Je mesure ma chance d’avoir pu m’extirper quelques jours de mon quotidien et surtout j’ai enfin un teint correspondant à mon standard de bronzage attendu pour le mois de juin, pas merci le mois de mai. Merci de ne pas me parler de mes deux rides du lion qui restent blanches sur le front, JE SAIS.

Bref, après un test PCR réussi haut la main (et la perte de ma carte d’identité en passant parce que sinon c’est pas drôle) j’ai pris le train (hashtag écologie) direction le sud de la France (à prononcer avec un accent chantant).

Et, je sais pas si vous avez remarqué mais, systématiquement, en France, en tant que belge on va dire un nombre de trucs et je soupçonne que si ces phrases ne sont pas prononcées, nous ne passons pas de belles vacances.

Voici ma liste des phrases qu’on dit quand on part en vacances en France…(et que c’est l’Euro de foot)

  • Ils sont grandes gueules hein mais ils savent quand même faire du pain
  • Les FROUZES (en gueulant le début de la phrase puis se rendant compte qu’on est cernés) sont…
  • 7 euros la bière ? Mais ils sont fous, je vais prendre du vin
  • Non mais ils prennent que du cash, Imagine qu’ils ont encore des chèques
  • Dans le sud il y a quand même beaucoup de fachos hein
  • Marine Le Pen qui va tranquille au second tour l’an prochain, quel enfer
  • Ils ont quand même une putain d’équipe, perso je serais pas triste si quelques crampons viennent se perdre dans la cheville de Benzema.
  • Putain mais ils trient toujours pas leur poubelles ? C’est abusé
  • Entrée, plat, dessert, sérieux les menus c’est toujours moins cher ici
  • Les carafes d’eau gratuites au resto c’est tellement bien
  • Evidemment que leurs autoroutes sont nickel, t’as vu combien on paye au péage
  • Oh putain l’accent
  • Ah ouais, les français ils font des bières maintenant ?
  • Qu’est-ce qu’il est nul leur rayon chips, par contre ils se sont améliorés sur le rayon sauce
  • S’ils gagnent l’Euro face à la Belgique je pourrai jamais m’en remettre, je suis encore traumatisée de la Coupe du Monde
  • On a quand même de la chance d’habiter à côté d’un si beau pays
  • Ah ouais, t’aimes bien le Pastis toi ?
  • Non mais laisse tomber, la Krönembourg je peux pas boire ça
  • Qu’est-ce qu’il a encore fait Macron ?
  • Non mais les français ils font encore plus grève que chez nous
  • Tu crois qu’ils votent FN eux ?
  • Ils savent toujours pas faire des frites correctes
  • Non mais cette façon qu’ils ont de nous appeler « nos amis belges » j’en peux plus
  • Leurs supermarchés ils sont énoooormes, j’adore trop aller au Leclerc
  • Fromage. Baguette. Fromage. Baguette (avec des coeurs dans les yeux)

Certes, on adore détester nos voisins mais parfois c’est franchement mérité et puis parfois c’est clairement de la jalousie mêlée à un sentiment d’infériorité intériorisé depuis les (mauvaises) blagues de Coluche. Alors, en signe de paix envers nos voisins je dirais, rendez la coupe et faites taire Francis Lalanne et on pourra éventuellement repartir sur de bonnes bases.

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Comprends pas

Ça pourrait surprendre, mais je suis quelqu’un qui réfléchit beaucoup. Si si, je te jure. Malgré mon côté spontanée je suis du genre à me poser 1000 questions, faire des recherches et écouter les avis divergents pour après parfois changer d’opinion.

Et si je réfléchis beaucoup, il y a quand même des trucs que je ne comprendrai jamais. JAMAIS. Je veux bien hein me mettre dans les chaussures de l’autre, à sa place, comprendre ses sentiments bla bla. J’ai essayé je te dis mais … comprends pas.

Je comprends pas… l’homophobie. Je veux dire, qu’est-ce que ça peut faire aux autres les gens qu’on aime vraiment ? On les oblige pas. Jean-Michel, on va pas t’obliger à sortir avec Jean-Luc si t’aimes pas Jean-Luc (Jean-Luc est un con en plus). C’est pas une maladie, c’est pas contagieux. Tu vas pas te transformer en coccinelle si deux hommes ou deux femmes s’embrassent devant toi. Quoique, ça serait mignon si tu te transformais en coccinelle. Alors, on me dit que c’est parce que ça sort de la « norme » du couple que l’on a construit depuis des siècles. Ok. Sauf que moi quand on me dit couple je pense juste « deux humains ». Je m’en fous de leurs sexes du moment qu’ils sont des gentils humains. Non, je ne peux pas comprendre les arguments car je ne peux pas comprendre le rejet de quelqu’un(e) pour ce qu’il/elle est. Vraiment, les homophobes, je ne vous comprends pas.

Sans transition.

Je comprends pas…Le lait de soja. Non mais est-ce que tu as goûté ? C’est infâme. Ça n’a pas de goût. On dirait de l’eau blanche. MMmmmh c’est vraiment délicieux, je vais mettre de l’eau blanche dans mes céréales. QUI ? POURQUOI ? QUEL LOBBY PUISSANT DERRIERE ? Ok , il y a les allergies (je vous ferai une fois un article sur le fait que je crois jamais les gens qui me parlent de leur allergies à cause des faux intolérants au gluten). Mais si t’es pas allergique, bois pas ça fieu. Franchement même pour tes intestins c’est pas sympa, je me sentirais trop flouée à leur place. Non, je comprends pas pourquoi tu bois ça alors que t’es pas obligé.e. même sous la menace d’un couteau j’hésiterais. Enfin j’exagère, si le couteau est grand je bois le verre, s’il est petit je tente une diversion en jetant le verre à la tête de mon agresseur. Le soja, comprends pas.

Je comprends pas le Finnois. Parce que je ne parle pas cette langue. Logique. Dans l’espoir d’une future rencontre avec Igor mais en attendant… comprends pas.

Je comprends pas le cyclisme. Est-ce que vous saviez que c’est pas juste une histoire du premier mec ou première meuf qui arrive sur la ligne d’arrivée. Parce que moi j’ai toujours pensé ça. MAIS NON ! il y a des stratégies (ouais, c’est ouf, je sais), c’est pour ça d’ailleurs qu’il y a des équipes (m’en demande pas plus hein, j’ai pas fouillé fouillé le sujet). Même qu’ils se positionnent en fonction du vent, que parfois ton collègue de l’équipe fait toute la course devant pour te laisser passer et te laisser gagner. MAIS POURQUOI SI TU ETAIS DEVANT ? Et alors, je ne comprends pas comment on peut regarder ça pendant une après-midi entière. Il ne se passe RIEN avant les dix dernières minutes sauf parfois une chute horrible. Du coup, tout le monde admet quand même à demi-mot que c’est pour faire la sieste et donc que c’est soporifique. Non vraiment, le cyclisme… comprends pas.

Je comprends pas François de Brigode. A partir du moment ou il articule pas un mot sur deux je pense pas être la seule qui a du mal à le comprendre.

Je ne comprends pas « Plus Belle La Vie ». Mais ça vraiment c’est un mystère pour moi. Ça dure depuis tellement longtemps en plus. Tout le monde a couché avec tout le monde, a été en prison, est mort et ressuscité. Alors oui ok on me dit que ça reflète la vie d’un quartier français, qu’ils abordent des thèmes inédits. Alors oui… mais ça joue mal hein. Suis pas Cathy Immelen mais là c’est mauvais quand même ? Après c’est pas le budget d’une série US hein mais alors si tu n’as pas le budget je sais pas… abstiens-toi ou fais un crowdfunding (je crois que je juge)(mais oui je vous juge trop). Et enfin, je sais pas dans quel quartier ils habitent les scénaristes mais si c’est ça la France, jamais j’irai habiter là.

Je comprends pas, la rhubarbe. Qui a envie de manger du céleri sucré alors que le monde a inventé les fraises ? QUI ? Que ces personnes se dénoncent et ne viennent jamais chez moi avec une satanée tarte à la rhubarbe. La Rhubarbe, je ne comprends pas.

Je ne comprends pas Tik-Tok, mais ça c’est parce que j’ai plus de 30 ans, un travail et horaire fixe alors que des tik-tokeurs se font un max de blé avec des vidéos de 15 secondes (pleure des larmes de sang). Donc c’est foutu, je comprendrai jamais. J’ai pas les codes tu vois. J’ai installé Snapchat et ma petite soeur a dû me guider par Messenger pour que j’enregistre ma vidéo. Je me suis sentie comme ma grand-mère face à une boite mail (coucou mamy). J’ai pris un coup de vieux. Encore plus que quand j’ai dû envoyer ma déclaration d’impôt et que j’étais en PLS parce qu’il fallait introduire des codes fiscaux moi-même. Pas merci Tax-On-Web. Donc Tik-Tok, comprends pas.

Je ne comprends pas, les pantacourts. Pourquoi mettre un pantacourt alors que l’humanité a inventé le plus chouette vêtement au monde, LE SHORT (emoji coeur). Rien que le nom « pantacourt » m’énerve, vraiment, quel nom débile. Le pire, ceux un peu larges avec des poches, rien que de l’écrire j’ai des frissons. Associé avec une chemise manche courte je pourrais même devenir violente. Je sais, tu as la liberté de t’habiller comme tu veux, je respecte ça, mais respecte ma rétine. Le pantacourt, comprends pas.

Je ne comprends pas… les magazines féminins. Vous aimez pas les femmes en fait ? Pourquoi vous voulez nous changer tout le temps. Pourquoi on est jamais assez ? Assez belle, assez mince, assez sexy, assez mère. Pourquoi on est trop ? Trop envahissante, trop lolita, trop grosse, trop effrontée, trop chiante. Laissez-nous tranquille. Vous avez eu un rôle important dans notre émancipation et tout ce que vous faites n’est pas à jeter mais bon sang vous feriez mieux de bien analyser tout ce que vous dites. Quand vous nous parlez régime et acceptation de soi ? Quand vous nous parler épanouissement dans le célibat mais toujours du couple comme but ultime ? Quand vous nous parlez du retour du naturel mais nous proposez des tones de produits à mettre sur notre peau ? Quand vous nous parlez de grossophobie en mettant une photo d’une femme faisant du 42 ? Non vraiment les magazines féminins, faites-nous plaisir, en 2021 on mérite mieux. En attendant, je ne vous comprends pas et surtout je ne vous lis pas.

J’aurais pu aussi dire que je ne comprends pas, le conflit isrélo-palestinien, les gens qui disent LA covid, ceux qui kiffent les fichiers Excell, les gens qui insultent des inconnu.e.s sur Twitter, mes frères et soeurs parfois, les gens qui votent extrême droite parce que ils sont en colère, les racistes, le golf, les amateurs de pastis… En fait il y a tellement de choses que je pige pas mais c’est pas grave. Tu peux m’expliquer si tu veux. Je peux pas te garantir que je t’écouterai toujours attentivement mais si tu es gentil.le, tu auras déjà droit à mon sourire. Un sourire tout le monde comprend.

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Non-essentielle

Depuis quelques semaines, je vois passer les plans de vaccination, les demandes de secteur pour avoir telle ou telle priorité. Et vas-y que je suis plus important que toi moi, non c’est moi d’abord. Sans rentrer dans « la hiérarchie de ceux qui souffrent le plus », j’assiste à ce débat en ayant le sentiment profond de ne servir strictement à rien. De ne manquer à personne. De ne pas faire la différence. Alors je sais que le fait de servir à quelque chose en parlant d’une humaine c’est une vision très utilitariste des choses mais bordel, ça fait quand même mal de se sentir non-non-non-essentielle (ça veut dire non essentielle mais hyper fort).

Autorités belges : « Non merci Sophie, on a bien réfléchi, enfin quand on dit réfléchi on a pas eu le temps d’examiner ton cas, ça prouve déjà ton importance d’ailleurs, mais en tous cas on a décidé que tu n’étais pas très essentielle »

Sophie : « D’accord merci Jean-Michel, je retourne au parc de la Woluwe, il doit bien y avoir une allée que je n’ai pas encore exploré, en plus je passe devant le club de tennis à chaque fois et j’espère bien y trouver un mari, bisous ».

Non mais imagine un peu si à partir de maintenant tous nos choix devaient se baser sur « est-ce que c’est essentiel ? « . Bon ok, ça serait pas mal pour les défenseurs de la décroissance et ça nous permettrait d’être moins dans la sur-consommation mais c’est tellement subjectif.

Exemples pour te prouver que ce je dis est pas trop con :

Pour moi, il est essentiel de me laver les cheveux, pour Yves Van Laethem, ce n’est pas essentiel.

Pour certain.e.s il est essentiel de retourner au théâtre, pour d’autres il est essentiel de pouvoir payer ses factures d’abord.

Pour moi, il est essentiel d’être bilingue quand on est ministre fédéral, pour les ministres fédéraux ce n’est pas essentiel puisque l’autre communauté ne votera jamais pour eux.

Pour moi, il est essentiel que la parité soit la norme dans tout organe de décision. Pour les hommes, il est essentiel de rester entre eux et qu’on vienne pas les emmerder avec nos conneries de féministes.

Pour moi, il est essentiel de respecter les saisons quand on s’habille, pour une autre meuf c’est pas du tout un problème de mettre des bas collants en été (JE NE COMPRENDRAI JAMAIS, je juge pas hein, mais JE NE COMPRENDRAI JAMAIS)

Pour certains et certaines il n’est pas essentiel d’enlever l’expression « en bon père de famille » dans les textes de lois. Pour d’autres comme moi c’est essentiel, car je ne suis pas père de famille (ça parait évident mais je dois le dire apparemment). Et c’est marrant hein, parce que pour un truc non-essentiel, ça fait quand même bien chier certains mecs fragiles. Hein c’est marrant. C’est marrant hein de dire que c’est secondaire et pas là le vrai combat. Est-ce que ça serait le combat global qui les dérange… Je n’ose y croire (émoji lève les yeux au ciel).

Pour moi il est essentiel que Marine Le Pen ferme sa gueule. pour Marine Le Pen il est essentiel que ce soit moi qui la ferme. Essaye Marine, essaye.

Pour moi, le combat féministe est essentiel. POINT. Là, je veux même pas aller plus loin. C’est tout. Pas de débat.

(sans transition)

Pour moi, il est essentiel que les fraises soient moins chères. Pour ceux qui n’aiment pas les fraises, ils s’en foutent vu que ils aiment pas les fraises (LOGIQUE !).

Pour moi, il est essentiel que Harry et William se réconcilient. Pour Oprah Winfrey, il est essentiel que ça continue parce que cette dispute rapporte beaucoup trop d’argent.

Imagine tu appliques ça aussi au passé ? Imagine si tes parents s’étaient dit « oh, un nouveau bébé ? Pas essentiel » . Hé bien tu serais pas là à perdre tout ton temps à me lire. T’as rien d’autre à faire de plus essentiel d’ailleurs ? Imagine si certain.e.s en 1830 s’étaient dit que c’était pas essentiel de faire la révolution ? Tu serais en train de lire ce texte en néerlandais avec un putain d’accent, tu mangerais que du gouda et tu serais hyper radin ! Imagine si les femmes ne s’étaient pas battues pour le droit de vote comme arme essentielle de leur liberté ? Soit mon père me cacherais honteusement dans sa maison car sa fille de 32 ans n’est toujours pas mariée malgré une belle dot (soit j’aurais été brûlée sur un bûcher – je pense que j’aurais été cramée soyons honnête).

Ce que je veux dire avec mes exemples tous très très pertinents, c’est que ce mot essentiel il est violent. Injuste. Et que si l’essentiel de la vie c’est manger-dormir-travailler, sorry mais moi je démissionne. J’ai pas signé pour ça. Quand j’étais enfant on m’a promis que si j’étais souriante et que je travaillais bien à l’école tout irait bien. Je sens que j’ai été arnaquée, sait pas pourquoi…

Les mesures prises par nos différents gouvernements sont imaginées pour « la majorité des belges » sans distinction. Et quand tu ne fais pas partie de cette « majorité », de cet « essentiel », il ne te reste plus qu’à pleurer en te gavant de baguette au fromage (je suis pas très chocolat sorry mais tu peux remplacer par oeufs de Pâques si ça te fait plaisir).

Et même si depuis le début de l’écriture de ce texte j’ai Emmanuel Moire en tête « je fais de toi mon essentiel » (on a la culture qu’on mérite – la culture c’est essentiel non ? Je sais plus); j’ai envie de revendiquer le non-essentiel. L’accessoire. Le superficiel. L’anodin. Le superflu. L’inutile. Le secondaire. Parce que c’est ça qui rend la vie essentielle.

Et le houmous aussi. Le houmous est essentiel.

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Ma garde-robe est politique

Je suis une rigolote mais il y a un truc sur lequel je ne rigole pas : les fringues. J’ai un amour infini pour les fringues. Les matières, les couleurs, les longueurs, les imprimés. J’aime la mode même si la mode ne m’a pas toujours aimée et continue parfois à m’envoyer des messages qui me dérangent. Mais c’est comme pour beaucoup de choses, je lui pardonne tout et je m’accroche à elle en espérant qu’elle me remarquera un jour. Est-ce superficiel ? Je suis persuadée que non. Avec mes vêtements je m’exprime, je dis beaucoup sur moi et quand je me sens bien dans mes fringues, j’ai l’impression de pouvoir conquérir le monde (puis après je reprends mon téléphone en main et je scrolle mon fil d’actu twitter parce que j’ai la flemme de devenir Première Ministre).

FLASH-BACK : j’ai 8 ou 9 ans et je fais un spectacle ou je joue Emma des Spice Girls, autant te dire que je suis à l’apogée de ma carrière et la gamine la plus heureuse du monde. Encore maintenant je peux te dire dans n’importe quel titre et à quel moment c’est baby spice qui chante. Je suis Emma, je vis Emma, je dois m’habiller comme Emma. On est a fond dans les nineties et dans la mode du top où on laisse voir son ventre. Moi mon ventre je pense que c’est juste un « bidou » mais non, mon ventre est apparemment trop « gros » (et si je pouvais je mettrais 1000 guillemets) pour mettre un top, ça ne serait pas joli. Je suis donc la seule membre du groupe à devoir mettre une robe. Je suis toujours Emma, mais Emma ne comprend pas le problème et elle est un peu triste (mais monte quand même sur scène et déchire tout). Des exemples comme ça petite, ado, j’en ai beaucoup. J’en ai trop même pour que cela soit un hasard.

La mode exclut mais on m’excluait aussi de la mode. La mode exclut d’abord, parce que si t’es une femme et que ton séant ne daigne pas rentrer dans du 44 grand max, t’as plutôt intérêt à avoir une carte visa et une bonne connexion internet si tu ne veut pas sortir à poil. On commence à en parler, ça bouge un peu mais pas assez. Est-ce que c’est rentable de fabriquer des fringues plus grandes ? Oui. Mais par contre est-ce la volonté de l’industrie de la mode ? Toujours pas. Comme si les gros allaient entacher leur image de merde enfin de marque, pardon.

On m’excluait de la mode. Et c’est sur ce point que j’aimerais revenir. On m’interdisait symboliquement certains vêtements, même quand mon physique n’était juste pas « mince ». Et quand on est ado dans les années 2000 époque du jean taille basse et du top moulant de chez Pimkie (époque de merde hein point de vue mode), on souffre. « Tu ne devrais pas t’habiller comme ça » « c’est court ça pour toi » « oui mais bon avec ta taille, ça va pas être simple ». Autant de remarques, tartinées de bienveillance mais d’une violence inouïe que je me suis prise dans ma gueule pas très boutonneuse (j’ai été épargnée par l’acné, amen). Tellement violentes que je m’en souviens encore. Pourtant je sais déjà plus ce que j’ai mangé hier.

On aurait voulu que je ne porte pas certaines choses, que je ne m’habille pas comme mes copines. Et parfois je m’y conformais, parce que j’avais peur du regard des autres ou juste parce que je ne les trouvais pas dans les magasins pour moi. Je n’avais pas ma place dans cet univers. Mais du coup j’ai appris par moi-même. J’ai développé mon oeil pour ce qui m’allait bien et puis j’ai aussi appris à m’en foutre et à mettre un short si j’avais envie de mettre un short (si tu me connais, tu connais mon amour infini du short). Parce que j’ai compris que tout pouvait m’aller, il fallait juste… que j’y aille sans hésiter. On me complimentait sur mon style, on disait que ça m’allait bien. J’étais heureuse, comme si je faisais un pied de nez à celles et ceux qui voulaient m’interdire le plaisir de mettre ce que j’avais envie de mettre. Et derrière les compliments, ce que j’entendais toujours en sous-texte et entend encore toujours c’est « moi je n’oserais pas » « je n’ai pas le physique pour ça » « tout le monde me regarderait ». MAIS ALLEZ QUE TOUT LE MONDE ME REGARDE SEULEMENT. Du moment que c’est pas comme les mecs flippants qui me mattent quand je vais courir au feu rouge. Tu as le droit de pouvoir t’habiller comme tu veux. Et t’habiller comme tu veux te donnera du pouvoir.

J’ai fait toutes les tailles. Aujourd’hui, je suis complètement standard. J’ai encore parfois ce réflexe d’essayer un vêtement et de vouloir l’acheter « parce que je rentre dedans », puis je me ravise et me dis que je peux rentrer dans toutes les fringues, et c’est injuste. Tout comme le corps est politique. L’absence de diversité des corps dans les médias traditionnels, à la télé, dans les magazines, sur les catwalk est politique et l’absence de fringues « grandes taille » dans les magasins est politique. Comme la société voudrait contrôler l’apparence qu’à notre corps, en corollaire elle voudrait contrôler les bouts de tissus que l’on met dessus, surtout des femmes. Nous somme sensées nous conformer selon notre âge, notre physique, notre job à un certain style vestimentaire. Je refuse catégoriquement et tu devrais faire pareil, vraiment. C’est libérateur.

Alors, ok Cristina Cordula à l’air marrante mais ma chérie, moi je fais 1M59 et je mets des robes longues et autant te dire que ça me va super bien. En toute objectivité. Et je mets aussi des robes super courtes même si j’ai plus de 30 ans et ça me va aussi super bien, en toute objectivité. Tout me va super bien. Les crops tops sont de sortie dès qu’il fait plus de 25 degrés et c’est tellement génial de se balader le ventre à l’air. Moi quand on m’arrête dans la rue pour me demander ou j’ai acheté telle ou telle fringue, c’est le plus beau compliment du monde que je reçois. Parce que je sais que je dégage de la force justement rien qu’avec un bout de tissu.

Ce qui me fait plaisir, c’est que j’ai l’impression que les gamines d’aujourd’hui ne se laissent plus faire. Et je sais que l’on vit dans une société de l’apparence et que c’est un gros problème, je ne vais d’ailleurs pas commencer à parler de la pression que l’on met sur les filles (parfois très petites) pour être jolies et toujours apprêtées sinon je terminerai jamais. Ce que je propose, c’est de s’emparer de cette norme pour la détourner et lui dire d’aller se fair voir, et alors là on avance réellement. Donc tu as le droit de t’en foutre de ton apparence. Et tu as le droit de vouloir trouver des fringues que tu adores et surtout dans lesquelles tu te sens bien, sans t’occuper du regard des autres. Tu dois le faire pour toi.

Quand je vois que les marques maintenant s’approprient des slogans féministes pour les mettre sur des T-shirts je trouve ça très positif. Est-ce que cela veut dire que je suis aveugle sur les problèmes liés à l’industrie de la mode ? Non. C’est juste que l’industrie de la mode se rend compte qu’elle ne peut plus faire certaines choses et pour vendre elle s’adapte aux nouvelles « normes ». Idem pour les nouveaux mannequins qui envahissent nos fils d’actualité. L’idée en fait, c’est que toi aussi tu peux être mannequin. Fonce.

J’en profite d’ailleurs si tu me lis et que tu es producteur/productrice de télé pour te dire que je suis trop partante pour faire une émission de relooking tout l’inverse de Cristina Cordula, en toute gentillesse, juste pour le plaisir de voir des meufs se trouver belles et puissantes dans la glace et envoyer péter les diktats. Ohhh ça m’envoie tellement de rêve.

Pour terminer, voici la liste de mes fringues préférées pour t’inspirer, en toute discrétion et sobriété évidemment

  1. Ma longue veste d’hiver rose (un gars m’avait interpellée sur le quai du métro pour me dire qu’il la trouvait trop belle, emoji coeur dans les yeux pour lui)
  2. Ma veste en cuir avec des clous (j’ai un problème avec les vestes vous allez vous en rendre compte, je sais, j’en ai conscience, c’est déjà ça)
  3. Mes bottillons léopard. Jamais je m’en lasserai. Jamais.
  4. Mes jeans à trou. Parce que sans trou c’est trop classique.
  5. Ma veste Kaki à imprimés divers, parce que je suis tombée amoureuse d’elle à Copenhague (et des danois aussi mais ça c’est autre chose)
  6. Mon short en jeans. LA BASE DE MON STYLE ESTIVAL.
  7. Les bikinis divers et variés qui sont la marque de ma fidélité à cet astre divin : le soleil
  8. Mon pantalon en simili cuir : le pantalon en simili cuir, c’est le nouveau jeans les meufs. Un basique.
  9. Ma robe bleue à petit pois blancs, elle me va tellement bien, c’est limite illégal
  10. Mon trench mauve (en photo dans cet article), est-ce qu’il faut vraiment justifier l’amour d’un trench mauve ?

Alors répète bien fort avec moi, cet été un crop top tu mettras même si tu n’as pas le ventre plat.

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32 ans, un an de pandémie et 3 confinements plus tard…

Toi aussi tu as l’impression d’avoir vécu entre parenthèse. D’avoir fait un année pour rien ? Toi aussi tu va fêter ton anniversaire et tu te dis que c’est pas juste, que cette année elle ne compte pas vraiment et que tu voterais pour le premier ou la première parlementaire qui lance un projet de loi « retirons tous un an de notre carte d’identité » (valable pour toutes les personnes au-dessus de 30 ans).

Moi, grande optimiste (oui, grande, 1M59 c’est normal comme taille pour une fille, tais-toi c’est moi qui écrit, je dis ce que je veux). Donc, moi, grande optimiste, j’en attendais beaucoup du monde d’après comme on disait dans les émissions intelligentes sur La Première et, bon, j’ai encore été naïve. Et la grande (oui GRANDE) naïve que je suis a envie de te livrer son bilan personnel chiffré de mon vécu en un an. Parce que les chiffres c’est pragmatique, pratique et ça cache beaucoup de choses derrière une simple formule. Les chiffres, ça me représente bien en fait.

15 : c’est le nombre de rendez-vous que j’ai eu chez mon kiné. C’est plus que le nombre de rendez-vous que j’ai eu en un an aussi (pas pleurer Soso). Mon kiné, est sympa, jeune et fait du rugby. Franchement, il y a pire même si nos rendez-vous à 8h, je trouve que c’est un peu tôt. Je t’avoue que c’est la première fois de ma courte vie que j’allais chez le kiné. J’y allais confiante, remplie de la certitude qu’on allait me masser pendant 30 minutes et régler mon problème. ET BIEN NON. C’est quoi cette arnaque bordel ? Donc en fait le kiné il te fait venir, il te fait faire des exercices de sport ou tu souffres et transpire (avec un masque) et en plus il te dit que tu dois refaire les exercices chez toi, toute seule ? Ce n’est absolument pas comme ça que j’envisageais notre relation et ça me fait beaucoup de peine. COMME SI JE SOUFFRAIS DEJA PAS ASSEZ !

346 : le nombre de fois ou j’ai dit « Putain mon masque ». Encore hier, je suis sortie dans la rue et j’ai trouvé un truc comme bizarre, j’arrivais pas à savoir quoi et c’est en arrivant au Delhaize que j’ai compris… Ben oui Soso, ton nez à l’air libre là. Je sais pas combien de gens m’ont insultée dans leur tête quand ils sont passés à côté de moi du coup. D’un côté, ça me rassure, ça veut dire que je me suis toujours pas faite à l’idée de ne voir que vos yeux. En parlant de ça, j’exige une vaccination prioritaire des gens avec lunettes. Nous n’avons que trop subi. On vit dans un monde embué depuis des mois. Parfois dans notre vie, notre choix c’est ou bien je meurs parce que je chope le covid ou bien je meurs parce que je chope une voiture. C’est pas très gai comme choix je te jure. Après, le seul point positif du masque que j’ai trouvé, c’est que je peux tranquillement m’ambiancer sur Aya Nakamura dans le métro sans que personne ne le remarque

3 : le nombre de fois ou j’ai perdu mon badge : rapport au télétravail continu mais je trouve que c’est quand même un beau palmarès en sachant que j’ai été au bureau genre dix fois en un an.

2 : le nombre de fois qu’on ma volé mon portefeuille, idem que remarque précédente. Beau palmarès en sachant le nombre de mes sorties. D’ailleurs, j’en profite pour faire un message aux voleurs pour leur dire que sous mes apparences de grande bourgeoise stylée se cache une fille qui n’a jamais de cash et qu’il faut laisser tranquille parce qu’elle en a marre d’aller à la commune d’Auderghem refaire tous ses papiers. Merci. Bisous et embrassez le code pénal de ma part.

47 : le nombre d’épisodes de la séries Dawson que j’ai regardé. Oh, je vous interdit de me juger ! Chacun tient comme il peut et Dawson me rappelle les samedis aprem ensoleillés ou ma mère me disait de faire autre chose que de regarder la télé et ou, en tant que bonne adolescente qui se respecte, je levais les yeux au ciel avec dédain. Et puis, moi aussi je rêve qu’un jour on m’offre un mur. Enfin je sais pas trop peindre donc je saurais pas quoi en faire mais dans l’absolu si tu remplaces le mur par une plage je serais très heureuse. Je suis pas difficile comme meuf.

22H15 : l’heure d’aller dormir. C’est officiel, le confinement à fait de moi une vieille. D’ailleurs, je me dis sincèrement que les fêtes après confinement devront commencer à 18h parce que sinon je saurai pas tenir. Déjà qu’après un verre je danserai sur la table. Sur la table, après un verre, à 18h30, ça s’annonce très digne tout ça.

3498 : nombre de km parcourus entre mon bureau et mon lit. Chaque matin entre joie, bonheur et allégresse je me lève pour parcourir les quelques mètres qui me séparent de mon bureau et de ma première réunion Teams. Je vis ce qu’on appelle le rêve éveillé des télétravailleurs. Qui peuvent pas se plaindre parce que leur boulot n’est pas menacé mais qui ont juste des envies de meurtre quand même.

45 : le nombre de fois ou j’ai dit ferme ta gueule à quelqu’un à la télé parce qu’il apportait de mauvaises nouvelles et que je voulais rester dans le déni (ou mettre Koh Lanta) (parfois je dis aussi ferme ta gueule aux candidats de Koh Lanta).

2 : le nombre de braderies annulées. Si tu lis ceci et que tu as toujours vécu à Bruxelles tu ne peux pas comprendre. Tu ne peux pas savoir le bonheur que te procure une bonne vielle kermesse ou un souper dans une salle paroissiale de village avec un sol tout collant, des tarifs imprimés sur des feuilles blanches et collés avec un bout de papier collant sur un poteau ou une toile de tente. Un DJ qui fait des effets de voix avant de lancer les démons de minuit (qui ça, qui ça ?). Tu parles trop fort, tu manges mal, tu bois trop mais qu’est-ce que c’est gai. J’ai fait trois jobs dans ma vie, j’en ai commencé deux en août. Si bien que mes collègues n’ont pu entendre ma voix réelle que le mois suivant. Je suis certaine qu’ils pensaient que j’avais la même tessiture que Julie Taton (ou Garou). De toute façon, qu’on soit clair, la braderie est annulée mais moi, le premier week-end d’août je serai avec mon baffle en haut de la Grand rue et un verre en plastique (réutilisable) avec une bière plate dedans. PAS DE DISCUSSION POSSIBLE.

10 : nombre de fois ou j’ai supprimé et réinstallé Tinder. Je suis dans une phase suppression. Rien de plus déprimant qu’un date balade avec un masque dans un parc bruxellois. Ah si, peut-être … non, vraiment je trouve rien de plus déprimant.

1 : le nombre de fois ou j’ai installé l’application Visorando. Fun fact, j’ai supprimé Tinder et installé l’appli de randonnée le même jour. J’ai vraiment passé un cap dans ma vie d’adulte ce jour-là. J’ai retenu quelques larmes aussi surement, puis j’ai mis mes chaussures de randonnée et je me suis souvenue que j’avais + mis mes chaussures de randonnée en un an que toutes mes autres chaussures et là j’ai plus retenu mes larmes…La rando et les balades, c’est bien hein, j’aime bien hein MAIS BORDEL JE VEUX FAIRE AUTRE CHOSE. Encore un peu et je m’inscris avec Jacqueline dans son club de marche nordique. J’ai que 32 ans, j’ai l’impression d’être à l’aube de la retraite Jacqueline. Oui, Jacqueline, je sais que je suis agressive un peu, je vais prendre une tisane (parce que je me suis aussi mise aux tisanes putain..). C’est pas contre toi Jacqueline hein mais voilà quoi.

2 : le nombre de fois ou j’ai lavé mes vitres. Et je suis plutôt fière parce que normalement je le fais que quand je déménage pour l’état de lieux. D’ailleurs, j’en profite pour te dire que je cherche un appart dans les environs d’Auderghem, si tu as ça sous la main…

1 : dernier chiffre, 1… le nombre d’agression violente que j’ai subi dans le métro. J’ai déjà tout eu, les sifflements, les insultes, les remarques, les gestes déplacés. Mais cette fois-là, j’ai eu peur et je n’arrive pas à l’oublier. Je sais comment j’étais habillée, quel bouquin je faisais semblant de lire pour ne pas lui répondre. J’y repense quand je me déplace et je sens qu’une partie de mon insouciance et légèreté s’en est allée depuis. Je vous en veux monsieur. Très fort. D’ailleurs je ferai même pas de blague dans ce paragraphe, vous ne méritez pas mon humour.

Tu t’attendais surement à un autre bilan chiffré ou a tout ce que j’ai appris sur moi-même depuis un an. Un bilan rempli de grandes leçons de vie. Mais, en vrai, cette année je l’ai vraiment vécue comme sur pause. Une pause remplie de boulot-randos-dodo. Tu t’attendais à un bilan dans lequel je m’insurge des mesures à la con parfois prises par nos gouvernements (coucou la règle du siège unique dans le train pour la mer). Tu t’attendais à ce que je commente la situation au Bois de la Cambre aussi. Parce que si on m’avait dit l’an dernier que le haut lieu de la fête clandestine en Belgique serait un parc et qu’on y lâcherait la cavalerie pour disperser la foule, je t’avoue que j’aurais eu du mal à y croire. Tu t’attendais à ce que je remplisse mon texte de réflexions féministes. Mais en toute franchise, là je suis un peu fatiguée de tout ça (et désespérée). Alors je laisse la main et je trouve qu’en ce moment d’autres font cela tellement mieux que moi. Je préfère donc les relayer elles et faire ce que je fais de mieux et qui est pour moi l’essentiel…

Et puisque essentiel est un mot qu’on emploie beaucoup, violent aussi parce que l’essentiel de l’un n’est jamais l’essentiel de l’autre et qui sommes-nous pour en juger ? Pour moi l’essentiel, le rassurant, le réconfortant, ce qui sera toujours là, c’est de coucher ces quelques mots sur mon clavier et que vous esquissiez un petit sourire sur votre visage ou sous votre masque.

Tu viens de sourire là, je le sais. J’ai réussi.

PS: vaccinez-moi please. J’ai été gentille j’ai respecté (presque) toutes les règles.

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Alerte vortex

Nous sommes le 31 janvier, en hiver, en confinement. Ma vie ressemble à une succession de dimanches de jours fériés. Pour rajouter à cette ambiance super déglingo, ma soeur m’a annoncé hier, comme ça, entre deux bouchées de pancake, que dans les prochains jours, nous allons faire face à un vortex polaire. C’est-à-dire une période de grand froid. Autant te dire que j’ai continué à manger mes pancakes, parce que pour avoir mon appétit coupé faut déjà beaucoup, mais là, l’annonce m’a achevée.

Pour le couvre-feu j’ai rien dit. On m’a dit, Soso, tu ne sortiras plus de chez toi après 22h. J’ai été docile, j’ai accepté. Peut-être aussi parce que j’ai plus de 30 ans et qu’il me faut 5 jours pour me remettre d’une teuf. Qu’en gueule de bois je suis avachie dans mon lit devant Netflix, les yeux noirs de mascara, en mangeant péniblement des carottes au houmous et en promettant que plus jamais ceci ne se reproduira. Que d’avoir une excuse pour rester chez soi un vendredi soir ça pouvait éventuellement m’arranger. PEUT-ETRE. Alors j’ai rien dit. Le week-end, je me lève, je fais mon sport, mes petites courses, mon ménage, une petite balade… Et vous, ça se passe comment cette pré-retraite ? Si demain j’ai des cheveux blancs, je pense que je serais pas étonnée. En plus c’est la mode. Et on m’expliquera bien pourquoi les flamands ont droit à minuit alors qu’ils mangent à 18H et vont dormir plus tôt que nous. HEIN, comment ça se fait ???

Pour Noël j’ai rien dit. On m’a dit Soso, la bulle c’est une personne. UNE personne. Youhouuuu. Mais comme tu es célibataire, tu as droit à deux. Merci. C’est trop gentil franchement. Tant de générosité à mon égard, je suis pas habituée. Quoi que, quoi que,…Quand le Colruyt à côté de chez moi à rouvert, j’ai quand même eu une boite de biscuits gratuite. Bon, c’était nutriscore E et la sous-marque Delâcre, mais quand même, c’était gratuit. Je me souviens, c’était en novembre. Tu vois ou j’en suis ? Donc, les mesures pour les fêtes en fait, je pense que j’étais résignée. Résignée de voir qu’en 2021 on pense encore à faire des règles qui ne conviennent qu’à un schéma familial classique (papa, maman et deux enfants) et que toi, pauvre chose seule, on « t’autorise un diner mais faut bien rentrer avant 22h ». Annonce faite en conférence de presse ou on enlève le masque pour parler parce que c’est plus facile (désolée, toujours un moment ou je dévie sur la politique, plut fort que moi).

Pour les coiffeurs j’ai rien dit, on m’a dit Soso, on s’occupera pas de ta tête avant des mois, fais avec. Et j’ai fait. Bon aussi ma maman est coiffeuse donc il se pourrait qu’elle soit passée. JUGEZ-MOI ! Si j’avais su qu’être rebelle c’était couper ses pointes… Et puis, on va pas se mentir, je vis avec un chignon douche et un casque pour réunions en visio depuis des mois. Cette semaine, je me suis coiffée pour la première fois depuis des lustres parce que j’avais une réunion un peu plus importante. Je suis sûre, mon lisseur il a pas compris ce qui lui arrivait et mon miroir à du se demander qui était cette fille blonde (canon) devant lui. Mais n’empêche, ce confinement capillairement, s’il est moins compliqué pour moi, il l’est pour vous, surtout vous messieurs. Je vous vois dans la rue. Et oui, bienveillance, blabla, mais vous avez l’air tellement con, même quand vous essayez de le cacher sous vos bonnets. Alors ça fait quoi ? C’est pas gai hein de pas avoir l’impression d’être dans les normes acceptables de beauté ? Vous inquiétez pas, on s’y fait. Enfin, faudrait pas que ça dure plus longtemps parce que sinon je vais encore avoir envie de faire une frange et on sait tous très bien comment ça termine à chaque fois. SOSO, tu as un épis au milieu du front, les franges ce n’est pas pour toi. Il faut croire que je me suis pas encore tout à fait résolue à ne pas être comme Virginie Efira.

Pour la neige j’ai rien dit, on m’a dit Soso, regarde par la fenêtre il neige. Et, bon, faut savoir que…comment dire ça calmement… JE DETESTE LA NEIGE. La neige, c’est bien, dans les films de noël ou quand tu habites un chalet hype, cosy et qu’on vient t’amener un chocolat chaud maison au coin du feu sous ton plaid. Autrement c’est non, niet, nada. Tu m’as déjà vue marcher dans la neige ? Hé bien je te présente, Georgette, 85 ans, qui a peur de se casser le col du fémur et qui avance péniblement par petit pas, par peur de glisser. Enchantée Georgette, on passe la deuxième ? Et oui, les paysages, c’est beau bla bla bla, viens dans ma rue à Auderghem voir comment c’est beau. J’aime pas neige, elle m’oblige à m’habiller avec des vêtements chauds donc fonctionnels. Alors je sais que si vous êtes jeune parent et que vous me lisez, vous êtes déjà passé du côté de la force de la veste décathlon comme veste d’hiver, « ben quoi, c’est pratique », mais moi pas. Laissez-moi avec mon trench en cuir aller chez Kreiffel. J’en veux pas de vos vêtements fonctionnels et thermiques je sais pas quoi. Laissez-moi avoir froid mais de façon stylée. Please, j’ai que ça. Bon, j’ai quand même des petits chaussures de neige assez mignonnes mais je préfère vraiment mes bottines dorées à talons. Et même si, physiquement, quand on me voit (passé la stupéfaction et l’admiration), on se dit que j’ai plus un physique du nord que du sud, laissez-moi vous dire qu’au fond de moi, je suis persuadée que je descends d’une grande lignée méditerranéenne, c’est pas possible autrement, d’où je peux tenir ce teint si éclatant ? Certainement pas des flamands (ça fait deux fois que je m’attaque à eux, cette crise fait ressortir de mois des velléités communautaires, à creuser). Après, c’est vrai que la neige nous a permis de faire une pause dans les infos COVID. BIG UP aux bruxellois qui se sont perdus dans les Fagnes (émoji lève les yeux au ciel), mais si les rédactions cherchent des sujets pour parler d’autre chose, qu’ils n’hésitent pas à me contacter.

Donc quand on m’a dit Soso, il y a vortex, j’ai de nouveau rien dit, mais franchement j’ai souffert et pas en silence parce que c’est pas le genre de la maison d’être raisonnable et posée. Déjà, parce que j’ai pas de veste assez chaude pour les raisons évidentes évoquées dans le paragraphe sur la neige mais surtout parce que ce froid, c’est le truc de trop. Ma vie d’avant, certes très imparfaite, me manque, les retards de la STIB qui me font côtoyer les aisselles de mes semblables d’un peu trop près, la moquette moche du bureau, les visages sans masque même si ça me permet de faire du play-back dans la rue sans que vous le remarquiez, les imprévus, les verres qui dégénèrent en soirée et vos sourires même si on le voit dans vos yeux.

Quand tout sera fini, je promets que plus jamais… Ahaha non je déconne, jamais faire de promesses qu’on ne tiendra pas. On va juste se promettre de boire un verre ensemble. Moi ça sera du champagne, et qu’on vienne pas m’emmerder avec du mousseux, et toi ?

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Je ne laisserai plus un chiffre sur une balance définir ce que je vaux

J’ai changé le titre de mon blog. Parce que je ne veux plus qu’un chiffre sur une balance, une taille sur une étiquette de vêtement puisse définir si j’ai légitimement le droit de faire partie de cette société. J’appartiens à cette société, elle n’a qu’a m’accepter. POINT. N’essaye même pas de négocier.

Je pense que ce qui suit sera moins marrant que d’habitude. Désolée, je peux pas toujours te divertir gratuitement (et si tu veux je te file mon numéro de compte en DM). Parce que je suis arrivée à un point dans un cheminement personnel qui je pense peut être utile à tou.te.s (ceci est un essai d’écriture inclusive).

Pendant des années, j’ai eu le malheur d’être mise, puis de me mettre moi au régime. J’ai « fait attention ». J’ai calculé les calories, les points, j’ai bouffé un bol de soupe à midi uniquement et j’ai crevé de faim. J’ai ruiné ma santé physique et mentale dans l’espoir de rentrer dans du 36. J’ai été félicitée à chaque kilo perdu. J’ai pleuré à chaque kilo repris. Je me suis pesée avant avoir manger. Après aussi. Matin. Midi. Soir. J’ai vu la nourriture comme la source de tous mes malheurs et la minceur comme un graal à atteindre. Le graal qui allait me permettre d’être enfin comme tout le monde et d’accéder au bonheur. SPOILER ALERT, c’est faux.

Nous vivons dans une culture du « régime ». Du corps parfait. Surtout les femmes (ben oui hein, sinon c’est pas drôle). Le fait que l’on m’ait mise au régime très jeune est triste… mais pas étonnant. La société projette sur nous dès l’enfance un idéal normé. Et lorsque l’on n’y rentre pas, c’est le drame (et la peur). Les personnes grosses/en surpoids, se prennent sans cesse des remarques et conseils avisés mais surtout déplacés sur ce qu’il faudrait faire pour maigrir, de quoi leur rappeler que tout est uniquement de leur faute et qu’elles n’ont pas leur place dans cette société. C’est injuste, en plus de toutes les autres discriminations subies (à l’école, à l’embauche…).

« Oui mais Sophie, c’est pour que tu ne subisses pas le regard des gens et c’est mieux pour ta santé »

Inversons la réflexion : n’est-ce pas plutôt le regard des gens qui est un problème ? Pourquoi cette société se refuse à accepter quiconque n’est pas comme elle le veut ? Pourquoi lui inflige-t’elle des souffrances sous prétexte de « santé ». Pourquoi ne pas accepter la diversité des corps et remettre toujours une couche de culpabilité sur ceux qui ne rentrent pas dans la vision édictée. Je ne nie pas que l’obésité peut être source de problèmes de santé, mais au lieu de juste leur dire de maigrir ne pouvons-nous pas avant tout accepter ces personnes et les inclure ? Je pense qu’elles iraient déjà beaucoup mieux. Le prétexte de la santé est trop facile et surtout dangereux, car avec cette étiquette de « santé », les régimes mettent précisément notre santé physique et mentale en danger. Et ils sont inefficaces. Dans ma vie, j’ai au moins déjà perdu 100 kilos. Donc maigrir, je sais.

« Facile à dire maintenant que tu es dans la norme »

C’est vrai que ma vie est plus « facile » pratiquement depuis que j’ai un poids beaucoup plus bas. Mais ce n’est pas normal. Je trouve des vêtements sans problème, j’ai moins peur du regard des autres. Je sais que l’on peut me trouver jolie. Mais est-ce que j’ai plus de valeur qu’avant ? Est-ce que ma personnalité est plus intéressante qu’avant ? Qu’est-ce qui compte le plus ? Et au final est-ce que maigrir a été si bénéfique pour ma santé ? Etais-je en mauvaise santé ? Parfois j’en doute. Oui c’est plus simple de vivre maintenant mais à quel prix ? C’est injuste de devoir passer par tout cela pour juste s’accepter soi-même et être acceptée. Parfois j’enrage. Et si les gens m’acceptent juste parce que j’ai maigri en valent-ils la peine ? La question, elle est vite répondue. Quand je vois toutes ces femmes/hommes qui souffrent à cause de leur poids, j’ai tellement envie de les prendre dans mes bras (et je vous jure, je suis pas tactile) et de leur dire qu’ils valent tellement plus que ça. Le pire étant quand ces gens sont totalement dans la norme (ou que ce sont des femmes qui viennent d’accoucher…). A un moment, l’idéal promis est juste impossible à atteindre et suivant cette logique notre corps ne sera jamais acceptable

Alors je n’ai pas tout résolu. J’ai encore un sentiment de culpabilité quand je vois mon assiette arriver au resto, je scrute souvent mon corps et regrossir (parce que dans la vie, on maigrit, on grossit pour plein de raisons différentes) me fait peur, mais j’y travaille. Et rien que le fait de réaliser tout cela c’est un chemin qui fait du bien. Je vous le conseille.

Check-list anti culture du régime

  • Ne dites plus « je fais attention ». Vous avez le droit de manger. Manger n’est pas un problème. Ecoutez votre corps et tout ira bien.
  • Ne dites plus « je me fais plaisir » en attendant l’assentiment des autres pour soulager votre culpabilité. Voir point 1. Vous avez le droit de prendre un dessert si vous en avez envie. Ne vous justifiez pas.
  • Ne dites plus « je suis grosse » en vous regardant avec dégout devant vos petites filles/petits garçons, elles/ils vous trouvent de toute façon la plus belle de toutes et vous éviterez de projeter sur elles/ils vos propres peurs. Célébrez-vous.
  • Ne vous ruinez pas la santé avec des régimes. Ils ne marchent pas. Faites un bilan de votre santé et éventuellement prenez des mesures ciblées, douces et bienveillantes pour votre corps et votre esprit.
  • Ne félicitez pas les gens quand ils ont maigri, vous participez à cette culture qui veut qu’ils auraient plus de valeur maintenant qu’auparavant. C’est faux. Valorisez les sur des autres éléments (je sais, c’est dur parce que souvent c’est ce qu’ils attendent de vous).
  • Ne devenez pas ce que la société voudrait que vous soyez. Soyez qui vous avez envie d’être indépendamment de la taille de votre jeans.
  • Rappelez-vous ces règles sans cesse.

Quand je doute, quand j’ai des mauvaises petites voix en moi qui me disent que je ne suis pas « ok », je me dis une chose :

Sophie, à ton enterrement, quand les gens parleront de toi, ils ne diront pas « nous avons beaucoup aimé Sophie à partir du moment ou elle a fait sa taille 40 ». Non, ils ne feront pas référence à mon poids mais à mon bronzage (of course), ma personnalité extraordinaire, mon intelligence hors du commun et mon sens du style inégalable. Enfin, j’espère quoi. Je passe déjà un message pour le jour J: évitez « Puisque tu pars » et mettez plutôt un bon Beyoncé.

Je suis plus qu’un chiffre, n’essaye pas de me faire rentrer dans une case, je te l’explose direct.

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Je suis gémeaux, épuisée et j’ai un utérus vide. C’est pas moi qui le dit, c’est Facebook.

Toute la journée, tu perds des minutes précieuses de ta vie à scroller. Je te juge pas, je constate. Et je fais pareil. Tu scrolles notamment sur Facebook. Et Facebook, c’est gratuit, mais quand c’est gratuit, n’oublie pas que c’est toi le produit… Alors tel un produit vivant, un panneau publicitaire sur pattes, voici les pubs dans mon fil d’actualité Facebook aujourd’hui. Lis la suite, on va rigoler.

« Un bébé quand je serai prête »

Je vais pas te mentir, c’est cette pub en particulier qui m’a foutu un coup. J’ai pas compris le moment ou je suis passée des pubs pour les sites de rencontres à celles pour congeler mes ovocytes. Est-ce que Facebook se dit « non, mais c’est bon, là c’est mort fieu, elle peut plus rencontrer le père de ses enfants, préparons-là ». Facebook, t’es une machine, mais moi j’ai des sentiments, c’est pas très très cool. En plus, 2020 n’aide pas vraiment vu que le futur père de mes enfants n’est pas dans ma fucking bulle de 5. En fait, j’ai un peu l’impression que tu me prends pour un vulgaire utérus sur pattes. Mon unique but dans la vie, la raison de mon existence ne serait liée qu’au fait de pondre un mini-humain ? Est-ce que tu as déjà vu les cernes des jeunes parents ? Est-ce que tu penses que ça donne envie ? Déjà que je me tape une fois sur deux la Pub Clearblue Digital sur Youtube. Et les mecs, ils ont des pubs pour la banque de sperme ? Je crois pas non. Facebook, faut qu’on revoie les bases du féminisme ensemble, il y a du taf.

« Envie d’évasion au Club Med« 

Aaaaaaah ben voilà, tout de suite on s’entend mieux. Tu me parles, soleil, bikini et playa et là on peut négocier. En plus tu fais des promos, mais c’est parfait. SAUF QU’ON PEUT PLUS VOYAGER CONNARD ! Tout est en zone rouge bordel ! Et quoi, j’ai l’air si crevée que ça ? Il y a un Club Med à Virton peut-être ? Facebook, merde, renseigne toi et regarde les conférences de presse du CNS.

« Tarot Online Gratuit« 

Tu veux savoir quand tu vas choper le Covid19 ? Envoie COVID19 au 2020 et découvre vite quand prévoir ta quatorzaine ! Non mais Facebook, sérieux ? Est-ce que je suis du genre quand je passe une journée pourrie à aller checker mon horoscope pour comprendre si cela avait été prédit ? Est-ce que ça me ressemble ? … Oui. Est-ce rationnel ? Non. Oh écoute Facebook, c’est pas incompatible d’aimer la politique et de se demander si le comportement de Georges-Louis Bouchez peut être expliqué par son signe hein (il est poisson si jamais).

Décathlon

Alors là, Facebook, je suis flattée. Flattée que tu me considères comme sportive, c’est vrai que voilà, en somme, j’ai mon petit niveau ainsi, je fais du runnink’ quoi. Mes mollets peuvent genre… monter la citadelle de Namur tu sais. Bon en vrai, je visais plutôt un autre standing et les pubs Nike Athletics mais bon, on va se contenter de ça. Pas le choix. Pas pleurer Soso. Tu sais ce que tu vaux et c’est par Mark qui te fera douter. Mais quand même putain. J’ai même une fitbit. Une FIBIT !

« Made in Antwerpen »

Hein ? Bart ? Bart c’est toi ? Ca y est ? La Belgique c’est fini et on doit décider ou qu’on va ? Non mais Anvers c’est cool, c’est vrai que je parle Néerlandais mais moi c’est « Made in Gembloux ». Enfin, surement que la commune de Gembloux à moins de budget et communique encore avec des Flyers. Puis d’ailleurs Facebook, tu iras dire à ton copain Youtube (oui, celui des tests clearblue digital) que j’ai dépassé ma phase « je cherche un flamand » et que maintenant il faut arrêter de me passer toutes les pubs en NL (parce que la pub Clearblue digitaaaaaal en NL c’est te veel). C’est parce que je suis blonde c’est ça ? Ca devient dérangeant cette conversation entre nous… Hashtag Black Lives Matter.

Panier découverte Lotus

J’avoue j’ai failli cliquer pour le recevoir, puis me suis rappelée que j’aimais bof les frangipanes.

« Vous cherchez un cadeau de mariage personnalisé »

Alors, là j’ai pas compris si tu pensais que je me mariais où si je devais faire un cadeau et j’ai pas cliqué sur le lien pour pas t’encourager dans tes délires matrimoniaux. Déjà, je vais te rappeler, puisque tu sembles pas tout suivre, qu’en 2020 les mariages c’est disons… rare. En plus en-dessous tu précises « battement de coeur garantis ». Merci Facebook, je viens de vomir.

« Learn family constellations »

Do you want to embark for a journey of self exploration ? … SAY WHAT ? Facebook are you drunk ?

CD&V

J’ai même pas envie de répondre à cette provocation politique venue de la frontière linguistique. Je cherche encore le charisme de Joachim Coens.

Bien exceptionnel à Wolluwé-Saint-Pierre

2 395 000 euros… oui mais c’est PEB A. Ah alors ça change tout. Je signe où ? TU TE FOUS DE MA GUEUE ? Facebook, je crois qu’on s’est pas bien compris, et en plus tu joues avec mes sentiments. Tu penses que si j’avais autant de thunes j’irais chez Décathlon et je regarderais mon horoscope ? T’es con ou quoi ? Tu penses que si j’avais autant de thunes je serais en train d’écrire cet article devant le téléfilm de la Une ? Oui je regarde les téléfilms comme les gens de 60 ans. ET ALORS ?

TU AIMES CHANTER ?

En gras, c’est important. « TU AIMES CHANTER ? ». J’ai l’impression que tu me cries dessus en me menaçant de fredonner du Céline Dion. TU AIMES CHANTER hein ? Hein ? BEN REPONDS ? Putain t’énerves pas Facebook, ok, ok, ok, « t’es la plus bonne bonne bonne des mes copines, ah mes copines ». Oui Facebook, je suis plus Aya que Céline.

FIT-TRACK

Parce que pour terminer, je ne pouvais évidemment pas passer outre l’appli de régime hein. Sale bâtard. Parce que évidemment, mon seul et unique but dans la vie, encore plus qu’enfanter, puisque je suis une femme, c’est d’être mince et de répondre aux normes. Mais Facebook, j’ai abandonné la réponse aux normes le jour ou j’ai arrêté de grandir et suis restée bloquée à 1M59. Alors, est-ce que je dois demander aux gens de prendre les trucs dans les rayons en hauteur à ma place ? Oui. Est-ce que c’est gênant et que du coup je demande pas et que j’arrive jamais à les acheter. Peut-être. Et fuck les régimes en passant.

Je te passe les multitudes de pubs pour les fringues. Je sais que j’ai un problème à ce niveau mais je préfère rester dans le déni et j’adore mes nouvelles bottes.

Facebook, en ce moment, je sens que tu me juges. Qu’est-ce qui se passe entre nous ? On peut pas dire qu’on communique pas en plus. Enfin c’est vrai que c’est une relation à sens unique (ok, il y a que moi qui parle). Si tu pouvais juste dire à tes algorithmes de me lâcher un peu.

Pour me calmer, je vais regarder la saison 3 de Sex & The City. Rêver que je suis Carrie et que j’habite à New-York que je parcoure en talons. Alors qu’en réalité je viens d’aller choper une ordonnance pour des semelles orthopédiques.

Ma vie est un rêve Facebook. Je sais que tu n’en doutes pas. Chuuuuut. Tais-toi maintenant.

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Sur ma liste de non-maternité

Quand tu as 32 ans, une partie de ton budget mensuel est consacré à des aprems en terrasse à siroter des Sprtiz (attentes)… des cadeaux de listes de naissance (réalité).

On va pas se mentir, les bébés ça coûte cher (OOOOOOOK d’accord ça coûte cher aux parents mais SOIT, ici on part sur un article rempli d’égoïsme et d’égocentrisme OK ?)

Quand tu es célibataire, tu perds des sous dans plein de domaines (le loyer seule, toutes les charges seules, le prêt seule ) et les cadeaux… seule. Alors, pourquoi, moi aussi je n’aurais pas le droit de faire une liste de plein de choses que je voudrais que l’on m’offre sur Kadolog ? J’existe merde ! Voici donc ma liste de non-maternité (et non, s’il m’arrive un jour d’enfanter je ne rembourserai rien.)

  1. L’égalité (ok, je demande beaucoup mais je tente hein).
  2. Des livres, des livres et encore des livres.
  3. Trois bons d’achat de 50 euros chez Zara (possible de participer par tranche de 25 euros).
  4. Ok, 4 bons d’achat chez Zara (je dois rattraper le confinement)
  5. Une rencontre dans le passé avec Simone De Beauvoir (si c’est des liens vers des vidéos YouTube je prends aussi).
  6. Une livraison à domicile d’un repas libanais.
  7. Une livraison à domicile de Matthias Schoenaerts #MatthiasForever
  8. Un abonnement à Spotify, à 32 ans je mérite de passer les pubs surtout que mon Spotify pense que je suis flamande.
  9. De l’estime de moi (si ça s’achète quelque part).
  10. Une couturière/un couturier dispo deux heures qui répare toutes les fringues que je dois réparer y compris les deux robes que j’attache avec une épingle de sureté
  11. Un repas dans un resto étoilé avec l’élu(e) de mon choix.
  12. Une visite du château de Versailles au tombé du jour (DREAM BIG qu’on dit non ?)
  13. Un retour dans le passé pour dire à la petite fille que j’étais qu’elle est très bien comme elle est.
  14. Un coach sportif (je m’aperçois que ma liste prend des allures de grande bourgeoise… )
  15. SAUVER LA PLANETE (pour casser le côté grande bourgeoise et me donner bonne conscience après la publication de la dite liste).
  16. 12 magnums de Champagne (et hop, revoilà la bourge, en même temps on met bien des biberons sur la liste pour les gosses donc je vais pas me gêner).
  17. Une tribune dans un magazine féminin pour leur dire tout le mal que je pense d’eux et le mal qu’ils font aux jeunes filles/femmes.
  18. Une journée à New-York avec Mindy Kaling (tu connais pas Mindy ? J’ai même pas envie que tu lises cet article, tu n’en es pas digne).
  19. Une séance avec une medium qui me prédira mon avenir. Avenir brillant, j’en suis certaine mais j’hésite toujours entre Première Ministre (Sophie Wilmès à un peu cassé mon coup) ou alors chroniqueuse dans Càvous sur France 5.
  20. Et enfin… soyez fou/folle surprenez-moi !

La liste de mes envies variera sans doute au cours du temps. Ce temps qui passe et qui me rend ravie de voir toutes des nouvelles petites bouilles autour de moi.

Sachez par contre que je risque d’apprendre plein de conneries à vos gosses et que s’ils passent une journée avec moi leur premier mot risque d’être « putain ».

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Je voulais juste acheter un paquet de M&Ms

Cette histoire se passe dans le monde d’après. Celui qu’on nous vend à coup de cartes blanches et de mots grandiloquents dans des tribunes écrites par des gens biens intentionnés. Mais qui, à la fin, finissent souvent dans ta poubelle carton (si tu tries bien tes déchets).

Cette histoire se passe dans le monde d’après et va te sembler peut-être débile, exagérée, insignifiante… mais comme moi je suis pas là pour te dire que penser (à part comme tu le sais sur les chemises manches courtes), je me garderais bien de juger ton ressenti.

Cette histoire s’est passée…aujourd’hui. Après ma journée de télétravail je décide d’aller faire des courses. Oui, je sais, ça vend pas du rêve, t’as cru que ma vie c’était une comédie romantique ou bien ? Je suis donc dans le magasin, avec mon masque, mes 1m50 de distance et mes gestes barrières et je m’arrête pour prendre un paquet de M&M’s. Waouhhh mais c’est vraiment passionnant Soso, tu nous dirais pas en plus quelle couleur avait ton t-shirt pour que ça soit encore plus chouette (SPOILER ALERT: mon t-shirt était blanc).

JE CONTINUE, je suis donc devant ce rayon quand soudain, un homme de l’âge de mon père, pense très judicieux et me rendre vraiment un service grâce à ses GENEREUX conseils en me disant « attention, si vous achetez cela vous allez grossir ». Et là…gros blanc, je sais pas comment réagir (en plus j’ai un masque qui m’étouffe et j’ai pas pris de panier parce que je pensais presque rien acheter donc j’ai tout qui va presque tomber de mes bras, toi même tu sais…) alors je fais ce qui me semble le plus intelligent sur le moment :

  • je prends deux paquets de M&M’s
  • je lui fais le regard maléfique que ma mère me faisait quand je disais une connerie devant les invités (celui que tu sais que tu vas te faire défoncer quand ils seront partis les invités)

Dans ce genre de situation, la meilleure réplique tu la trouves toujours quand tu rentres chez toi, mais jamais sur le moment. Alors, voici ce que je voudrais dire à Jean-Michel nutritionniste pris en flagrant délit de mansplaining diététique.

Jean-Mich, tu ne me connais pas, tu ne connais pas mon histoire, ma santé, mon mode de vie et même si c’était le cas, tes conseils déguisés sous forme de gentillesse et bienveillance garde-les pour toi. Comment tu peux penser une seule seconde me rendre un service en me disant cela ? Aurais-tu dit cela à mon frère ?

Jean-Mich-Mich, j’aimerais qu’on s’interroge sur les « conseils » que l’on donne en continu aux gens « pour leur bien », certainement en terme d’alimentation. Je pense que nous sommes dans une société assez informée pour savoir que chacun effectivement sait que les M&M’s, c’est pas le top pour la santé. Je le sais. Tu le sais. Jean-Michel le sait (un peu trop bien). Est-ce que par contre on a besoin de me le dire ? NON. Est-ce que j’ai besoin que l’on me culpabilise à chaque fois que je mange quelque chose ? Non, merci, je m’en occupe déjà moi-même. C’est donc très simple et nous pourrions le résumer sous ces termes « Jean-Michel nutritionniste, ferme ta gueule ». D’ailleurs, vous savez qui sont les mieux informés en terme de nutrition ? Les gens ayant (eu) des problèmes de poids. Ils n’ont pas besoin de vous.

Le rapport que cette société a avec la bouffe est complètement tordu. Un coup tu dois faire être healthy mais tu dois quand même afficher ton burger sur instagram (je suis tellement nulle en photo bouffe, petite parenthèse sur les photos de bouffe, je trouve que les pires sont celles de buffets froids de communion, my god, ces tomates crevettes et ces pâtes froides me foutent la gerbe) (parenthèse terminée) . Tu as une liste d’aliments à BANNIR de ton alimentation, entrainant restrictions, frustrations… alors que manger, c’est vital, c’est du carburant et puis ça devrait être un plaisir. Arrêtez de nous faire culpabiliser à chaque bouchée. T’AS COMPRIS JEAN-MICHEL ? D’autant que si tu atteins le graal absolu, à savoir « la minceur », faut encore avoir la bonne minceur, celle avec des fesses, une silhouette en 8 et puis une belle poitrine. Faudrait quand même pas être une fille mince ratée, hein Jean-Mich ?

Vivement le monde d’après, celui où on nous laisse faire nos courses en paix.

Sur ce, repose ta bière Jean-Michel, ben quoi, c’est pour ton bien !

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